Isabella Sarah MONTÌJO
Isabella Sarah allait sur les chemins
À l'épaule un oiseau, à ses pieds un tonneau
Des étoffes chamarrées autour de son bassin
Qu'elle nouait de côté comme on porte un shako
Isabella Sarah allait par les massifs
Et tous ces fins tissus tenaient une sébile
Pendus ils revenaient en un flot convulsif
Mourir et s'épuiser au bout de son nombril
Isabella Sarah dans sa quinzième année
Partait dans le matin coiffée d'un grand soleil
On la voyait là-bas en haut de la vallée
De la Villa Nueva aller nue sous la treille
Isabella Sarah n'avait pas quinze étés
Que déjà elle savait le chant des oléastres
La plainte des vents chauds rappelant les nérés
L'odeur des nizerés et l'étreinte des astres
Isabella parfois s'arrêtait en chemin
Cueillir quelques dahlias qui lui servaient de fleurs
Émaux pour ses cheveux elle apportait le vin
Isabella Sarah au milieu de ses sœurs
Sans compter ses efforts Isabella Sarah
Acheminait tonneaux et autres rares argiles
Le jus pourpre vermeil réveillé dans ses bras
Semblait pris d'un caveau, d'un secco du Brésil
À pas chassés la fière Sarah Isabella
Survolant les tables déposait ses amphores
Mystérieuses et pleines du délicieux grenat
Le galbe de ses hanches pour leur jeter un sort
Isabella Sarah aux gestes pleins d'espoir
Avait le front vainqueur et tant de ministère
Qu'indolente et légère elle passait sans me voir
Embrasser dans ses yeux un baiser délétère
Isabella Sarah allait en transhumance
Je la voyais passer et je la vois encore
Battre des paupières au pas de sa cadence
Le cou semblant porter les feux d'un sémaphore
Si de son visage ne tombait nul aveu
Isabella Sarah me jetait ses regards
Et dans ce froid miroir ses yeux loin dans mes yeux
Isabella Sarah contemplait ma mémoire
Isabella Sarah que j'ai conçue d'un songe
Le jour de ta venue quand t'approchant de moi
Suspendis à ma vie ces deux fruits du mensonge
Tu es non moins réelle et tu n'existes pas
Et payer quelle obole ma nubile aux pieds nus
Attends-tu mon aumône quelle monnaie peut te choir
Isabella Ô toi que j'avais tant voulu
Ô toi qui feignais tant de ne le pas savoir
(Extrait du livre Sarah Isabella MONTIJO ou la nuit venue)
Les brésiliennes
Ô les brésiliennes
Que j'aime à voir
Se déhanchent sous mes persiennes
Chaque jour à huit heures moins le quart
Ces femmes, ces gazelles
Ne sont pas vraiment sœurs
Car les lionnes ne sont belles
Qu'au bras d'un dompteur
D'escaliers...
Toutes les brésiliennes
Vont sous les phares
Les feux de la rampe, la seine
Les ponts d'or et les flashs des trottoirs
Il n'est pas de bas
Qui ne soit à la hauteur
Leur glamour se garde pure soie
D'un trait d'eye-liner,
D'ascenseur...
Toutes les brésiliennes
Taillent un costard
À tout chaland l'âme en peine
Les enseignes, les vitrines, les miroirs
Toutes les brésiliennes
Ont leurs comptes de faits
Écrits blanc sur noir ébène
Le long des cafés,
Des tramways...
Moi, j'ai ma rengaine
Prête à porter
Et le soir sous mes persiennes
J'attends que tu viennes m'embrasser,
Me chercher...
(chanson Les brésiliennes - b Zaschen) Copyright 2015
A RED FLOWER
AS A STOWAWAY WHO SEEMS TO HOLD A DREAM
WHO SEEMS TO HOLD A DREAM
AS A STOWAWAY WHO SEEMS TO HOLD A DREAM
WHO SEEMS TO HOLD A DREAM
IN HIS HANDS, ON HIS TATTOOED HEART,
A BLOODY FLOWER IS PRINTED
BUT NOTHING ELSE WHICH SEEMS TO SHINE
I SEE HIM QUITE SPREAD IN THIS CAR
HE SEEMS TO HAVE FOUND FINALLY
THE REST AND I ADMIT IT REALLY
DARLING ! YOU ARE SO BEAUTIFUL
WHEN YOU SPLEEP YOU SEEM AN ANGEL
AS A STOWAWAY WHO SEEMS TO HOLD A DREAM
WHO SEEMS TO HOLD A DREAM
AS A STOWAWAY WHO SEEMS TO HOLD A DREAM
WHO SEEMS TO HOLD A DREAM
THE OPEN BRISTLY SHIRT
AND YOUR MESSY HAIR THROUGH THE WIND
YOU ARE SLEEPING AS A BABY
AND I SWEAR TO AIM TO BE
LIKE THE WAVES FLEEING THE OCEANS
I WOULD LIKE TO FALL FROM THIS CAR
I SEE PASSING ABOVE THE WINDOW
LOT OF PEOPLE AS SOME SHADOWS
AS A STOWAWAY WHO SEEMS TO HOLD A DREAM
WHO SEEMS TO HOLD A DREAM
MEN IN BLUE STARES AT ME
I LOOK YOU LAST TIME, SLEEP BABY !
AS A STOWAWAY WHO SEEMS TO
HOLD A DAY LONGER THAN OURS NIGHTS
I PUT A FLOWER BETWEEN US
YOUR FINGERS COVER A RED ROSE
DON'T WORRY, BABY ! POLICEMEN
DO NOT TOUCH FLOWERS AS ROSES
©all rights reserved benjamin Zaschen 2016
Mes éléphants blancs
Mes éléphants blancs
Jour après jour
S'en vont se faire la belle
Et volent aux top-modèles
Le roulement des tambours
Mes éléphants blancs
À mon cœur lourds
Pour moi c'est de l'amour
Pour moi c'est de l'amour
Pour moi c'est de l'amour
Et quand mes éléphants blancs
Rentrent sur la piste
Moi, j'en publie les bans
Sous le nez des solistes
J'prends mon stylo
Et laisse un mot au bagagiste
M'en vais sur leur dos
Comme les jongleurs équilibristes
Mes éléphants blancs comme les nuages
Et les trains à vapeur
Rentrent en gare de triage
Dans une cage d'ascenseur
Avec, tout au bout de mes doigts,
Tout un rail de fortune
Je fais sauter le convoi
Pour faire parler et la poudre et la lune
Mes éléphants blancs
Mon carrousel
Mousse à raser des cieux
Ou coton pour les yeux
Le rimmel
Mes éléphants blancs
Ma lune de miel
Mon cirque ma nacelle
Mon fard ma courte échelle
Ma poudre pour le jour
(Paroles de la chanson mes éléphants blancs/b.Zaschen)
Le vendeur d'oranges
Dessin de b.Zaschen pour le livre Sarah Isabella MONTIJO
CASSANDRE
Cassandre comme chiens que tout regard commande
Tu te donnes à qui veut pour connaître l'oubli
Mulâtre de paresse aux yeux nourris d'amandes
Tu te fais là l'esclave traînée au fond du lit
Et ton corps se demande, Ô ma belle Cassandre
Tandis que sous les râles, il s'ouvre épanoui
Quel prix payer en vain pour brûler comme cendres
Ce sortilège affreux où sa bouche est un fruit
Un objet du scandale qui ne peut exhaler
En retour de ses mots que l'opprobre et le jet
venimeux des vestales qui ronge et vitupère
Aussi tes lèvres avancent vers ce feu qui t'implore
Et comme un lierre rampant ta mémoire se dévore
Sondant sous tes baisers sa langue de vipère !
(Extrait du recueil de poèmes à paraître intitulé NAVRAPA, benjamin Zaschen)
CARMINE RED RHAPSODY
A sweet melody
resounds in my head
a strange rhapsody
which hums on my soul
As a carmine
spread along my lips
as a poison
stemming from a kiss
And thus, i'm alone
all the flowers which you gave to me
would have of to fade
but it never
A sweet melody
a taste in my mouth
a sweet rhapsody
either a liqueur
A sweet melody
as carmine red one
collapsed on my lips
and so on my heart
I walk lascivious
through these streets
i guess your face
in a Hitchcock's scene
as a sailor
As a carmine
spread along my lips
as a poison
stemming from a kiss
And thus, i'm alone
all the tears which you gave to me
got out into the sea
as a sailor
©all rights reserved benjamin Zaschen 2016
JUST A MUSE
(Lyrics and music by benjamin Zaschen)
When in your sight, Helen, together
I can stare at signs of you
As the means to shine
That the hell assigns
And which seems to you
You do
As a red queen
On a large screen
In a fairy revue
You do
When in your eyes arises a fever
There's no lane, no more avenue
And no fair ever
To fill out the curls
Which flood your updo
You do
Is it a claim
From the stars
To be right of you ?
'Cause i've never seen a girl that gait accuses
Flaws which are yours seem to make a muse
But i'd never have thought that a curse
Could be so enticing
And whereas i get lost my sight, Helen,
I look at you
©Tous droits réservés-sept 2017 – benjamin Zaschen
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